vendredi 10 avril 2015

Retour à Marrakech

Ce mois-ci, j'ai assisté à un séminaire à Marrakech. J'avais déjà fait un voyage au Maroc il y a quelques années, où j'avais fait les grands classiques lors d'un bref séjour dans la ville : la médina, l'incroyable place Jemaa-el-Fna, et la Koutoubia. Lors de cette seconde visite, ce sont deux palais que j'ai pu visiter, et qui m'ont tous deux ébloui, bien qu'ils soient de styles très différents : le palais El-Badia et le palais de la Bahia. Le premier est une ruine tandis que l'autre est soigneusement conservé : mais tous deux impressionnent à leur manière bien particulière. Le palais El-Badia (celui en ruines) signifie, de par son nom, « l'incomparable ». Il a été édifié à la fin du XVIe siècle par le plus célèbre des princes saadiens: Ahmed el-Mansour. Celui-ci fut un sultan brillant et conquérant. Dans les années 1590, ses troupes conquirent la boucle du Niger, contrôlant ainsi les routes de l'or et du sel, et aussi celles des esclaves. Le Maroc s'étendait alors jusqu'à Tombouctou et sa capitale était alors Marrakech. Il fit construire de nombreux palais somptueux, dont El-Badia, considéré comme l'une des merveilles du monde musulman pour ses marbres d'Italie, ses onyx, ses mosaïques et ses dorures à la feuille d'or. Aujourd'hui, les cigognes nichent dans les hauts murs d'enceinte en pisé qui entourent une large esplanade creusée de bassins et plantée d'orangers. On peut encore visiter l’ancienne prison souterraine et découvrir dans une salle voûtée l'ancien minbar de la Koutoubia : une chaire en bois précieux et en ivoire façonnée à Cordoue au XIIe siècle. Le second palais, celui de la Bahia, est plus récent : il a été construit à la fin du XIXe siècle à la demande du grand vizir Ahmed Ben Moussa. L'édifice se présente comme une succession de cours, de salons et de jardins. En fait, il s'agit d'un patchwork de maisons rassemblées pour former un seul ensemble, d'où une impression de dédale désordonné qui se dégage des lieux. Il faut dire que le palais se compose au final de 150 pièces aux dimensions très inégales. La décoration intérieure est pour le moins raffinée. Dans les appartements privés du vizir, notamment : quatre chambres donnant sur une petite cour ouverte, toute de marbre et de zelliges (ces fameux carreaux de céramiques traditionnels). La « cour d'honneur » présente quant à elle trois belles vasques à jet d'eau et une galerie aux colonnes de bois cannelées. De là, on passe à la plus grande pièce du palais, la salle du conseil, ornée de faïences et dont le plafond en cèdre est peint avec une grande finesse. On y trouve également des jardins mauresques entourés de salles et de niches richement décorées. Le site s'étend sur 8 hectares. Si vous passez un jour à Marrakech, vous vous devez de visiter ces lieux et de ne pas vous contenter des souks. Ce séminaire à Marrakech a été une vraie réussite, soit dit en passant. Je crois que c'est la meilleure saison pour y aller. Il y fait merveilleusement bon, mais jamais trop chaud. J'y étais allé pendant l'été la première fois et j'avais la plupart du temps l'impression d'être une boule de pain dans le four d'un boulanger. Je vous laisse le lien vers l’organisateur de notre voyage incentive au Maroc, ils sont excellents.


Le doigt d'honneur de Varoufakis

Le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, est accusé d'avoir fait un doigt d'honneur à l'Allemagne en 2013. À tort ? C’est la polémique du moment en Allemagne : le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis a-t-il fait un doigt d’honneur à l’Allemagne en 2013 ? Une vidéo semble le suggérer, mais il pourrait s’agir d’un montage. Les Allemands sont à un doigt de sortir de leurs gonds à l’égard de la Grèce. Ils ne savent juste pas encore si ce doigt existe réellement, si c’est un faux ou… le faux d’un faux. Une chose est sûre : depuis dimanche 16 mars, ils n’ont d’yeux que pour le majeur du ministre grec des Finances Yanis Varoufakis. A-t-il, oui ou non, adressé un doigt d’honneur à l’Allemagne lors d’un discours sur l’état économique de la zone euro et les problèmes de la Grèce, prononcé en 2013 ? Pour tenter, dimanche, de trancher cette question, un journaliste de la première chaîne allemande ARD a ressorti une vidéo de ce discours, mise en ligne en février 2015, et l’a montrée au principal intéressé en lui demandant s’il avait réellement exécuté ce geste provocateur. Yanis Varoufakis nie, s’énerve presque, et évoque un odieux trucage. Le démenti ne suffit pas. Dans le climat actuel de tension entre Berlin et Athènes depuis la victoire de la gauche radicale en Grèce, la moindre étincelle peut suffire à brûler ce qui reste des ponts entre les deux États.

L'EI attaque... partout

L'EI a revendiqué jeudi, dans un enregistrement audio, l'attentat mené la veille contre le musée du Bardo à Tunis, qui a fait 21 morts, dont 20 touristes étrangers. Le groupe a menacé le pays de nouvelles attaques. L'organisation de l'État islamique (EI) a revendiqué, jeudi 19 mars, l'attentat qui a coûté la vie mercredi à 21 personnes, dont 20 touristes étrangers, au musée du Bardo, au cœur de Tunis. Dans un enregistrement audio, l'EI rend hommage deux assaillants et les qualifie de "chevaliers de l'État islamique". Le groupe terroriste menace également la Tunisie d'autres attaques, affirmant qu'il ne s'agissait que "du début". "L'EI précise que les deux assaillants étaient des Tunisiens, pas des étrangers, il précise aussi que c'est le musée du Bardo qui était visé, pas le Parlement", a commenté Wassim Nasr, journaliste de France 24 et spécialiste des mouvements jihadistes. Les terroristes ont apporté cette précision "pour démontrer qu'ils ont réussi à créer une brèche dans le dispositif sécuritaire autour du parlement", a-t-il souligné. Selon lui, c'est la première fois que l'EI montre sa présence en Tunisie. "Jusque là, il n'y avait qu'Al-Qaïda qui était actif", rappelle Wassim Nasr. "Désormais, l'EI est implanté en Tunisie, au-delà de l'Égypte, au-delà de la Libye, au-delà du Nigeria avec l'allégeance de Boko Haram." Le spécialiste analyse : "On sait très bien que les Tunisiens sont très actifs dans les rangs de l'EI, que ce soit en Irak, en Syrie ou même en Libye, qu'ils ont des postes de commandement parfois importants, au niveau militaire, au niveau religieux". Wassim Nasr rappelle sur son compte Twitter que l'attaque du musée du Bardo est la plus meurtrière menée contre des Occidentaux depuis la création de l'EI.