jeudi 1 octobre 2015

Forum économique de Malte

Cette semaine, je souhaiterais revenir sur un événement qui m'a marqué, lors d'un séminaire à Malte. Au beau milieu d'une soirée, un collègue a défendu l'idée selon laquelle les pays riches n'ont plus besoin de croissance économique. Une idée d'autant plus dangereuse que je l'entends de plus en plus souvent, et à laquelle j'ai eu envie de réagir. Les pays riches ont bien souvent des difficultés à justifier leur nécessité de croissance économique. Le désir de l'Europe, par exemple, de poursuivre sa croissance économique est envisagé par beaucoup comme immoral. Une illusion sur laquelle j'aimerais revenir, car les pays riches ont eux aussi encore besoin de croissance pour pouvoir progresser en tant que société. Après tout, le choix du progrès social n’est pas moins impérieux pour un pays riche que pour un pays pauvre. Il faut bien se mettre en tête que sans croissance, les problèmes arrivent rapidement. En effet, la redistribution du capital reste la même. Le progrès des uns est alors obligatoirement effectué au préjudice du bénéfice des autres. La lutte contre la pauvreté, par exemple, suscite alors une diminution des dépenses dans la recherche ; le développement de la protection sociale doit alors être financée par moins de culture ; l'implantation d'un nouvel aéroport occasionne une diminution du financement de la protection de l’environnement. Sans croissance, nous sommes confrontés au tempérament provisoire de notre prospérité. Une société qui ne progresse pas est une société où des citoyens individuels, des entrepreneurs et des communautés sont naturellement dressés les uns contre les autres. Lorsque la richesse d’un pays croît en revanche, elle est plus commode à répartir. La classe moyenne sera en effet davantage portée à partager leurs richesses si elle pense qu'elle continuera elle-même à croître. A l'inverse, une société sans croissance sera non seulement plus fermée, mais commencera sans doute à contester l’idée de la redistribution. Au final, elle deviendra ainsi moins démocratique. De manière générale, les sociétés dont l'économie est en croissance sont plus libérales et sont plus ambitieuses que celles qui stagnent. Si ce séminaire à Malte m'a appris une chose, c'est que la moitié des français qui ont pris part à cette discussion ne croyait pas en cette nécessité de croissance. Ce qui explique, je crois, même partiellement, l'immobilisme français. Envie d’en savoir plus, allez sur le site de l’agence incentive à Malte pour obtenir toutes les réponses à vos questions.


Où sont les mails d'Hillary ?

Le département d'État a indiqué jeudi soir n'avoir aucune trace de 15 courriels de son ancienne patronne Hillary Clinton, candidate à la Maison-Blanche, parmi 30 000 courriers électroniques professionnels, dont une partie concerne un attentat anti-américain en Libye en 2012. Les courriels de Mme Clinton, qui pilota la diplomatie américaine de 2009 à 2013, alimentent une double polémique ciblant la possible future première femme présidente des États-Unis: ces correspondances ont été envoyées ou reçues sur une messagerie et un serveur privés et non sur un compte gouvernemental, comme c'est la règle. En outre, une partie de ces courriels traitent de la Libye en 2011 et 2012 et de l'attentat islamiste contre le consulat américain de Benghazi le 11 septembre 2012 qui avait coûté la vie à l'ambassadeur Christopher Stevens et à trois autres agents américains. L'administration démocrate et Mme Clinton sont accusées par des républicains au Congrès de chercher à dissimuler une partie des faits sur cette attaque. Une commission parlementaire enquête sur l'«affaire» Benghazi. Elle a entre les mains des milliers de courriels remis par un ami du couple Clinton, Sidney Blumenthal, qui servait de conseiller informel sur la Libye quand Hillary Clinton était secrétaire d'État. En comparant ces courriers électroniques fournis par M. Blumenthal aux 30 000 courriels que Mme Clinton a remis sur papier au département d'État, un responsable du ministère a reconnu que 15 courriers, ou des parties d'entre eux étaient introuvables. «Les courriels que la ministre Clinton avait fournis au département d'État incluent presque tout le contenu de ce qu'a produit M. Blumenthal» auprès de la commission Benghazi, a expliqué ce diplomate américain. «Cependant, dans un nombre limité de cas, 15, nous n'avons pas pu retrouver la totalité ou une partie du contenu d'un document de la production (de Blumenthal), parmi les dizaines de milliers de courriels qu'elle (Clinton) nous a donnés», a admis ce cadre du département d'État. «Le contenu de ces 15 courriels ne concerne pas l'attaque de Benghazi en 2012», a-t-il toutefois affirmé. Devant la polémique sur ses courriels, Mme Clinton les avait remis au département d'État, imprimés sur 55 000 pages empilées dans une dizaine de cartons. Il s'agit de courriers professionnels. Les courriels personnels ont été effacés de son serveur. Un porte-parole de Mme Clinton, Nicholas Merrill, a rappelé qu'elle «avait fourni 55 000 pages au département d'État, y compris tous les courriels en sa possession venant de M. Blumenthal.» Sur ordre de la justice, le département d'État a rendu publics fin mai 296 premiers courriels de Hillary Clinton. La prochaine vague doit être publiée le 30 juin, puis à un rythme mensuel.

Un peu d'écoute...

Le président français François Hollande a prévenu dans la nuit de jeudi à vendredi qu'il considèrerait toute entorse à l'engagement des États-Unis de ne plus espionner le sommet de l'État français comme un «manquement grave» à la relation franco-américaine. «Je considère que s'il se produisait quoi que ce soit à partir de l'engagement qui a été pris (en novembre 2013), ce serait un manquement grave à notre relation», a déclaré le chef de l'État français devant la presse lors d'un sommet européen à Bruxelles. Parlant «d'agressions» contre «le territoire» et les «autorités» françaises, François Hollande a rappelé que son homologue américain Barack Obama avait une nouvelle fois «confirmé que la présidence de la République (française) ne faisait plus l'objet d'un ciblage» des services de renseignement américains lors de leur entretien téléphonique mercredi. Après l'«engagement des États-Unis qui à partir de novembre 2013 nous déclarent avoir cessé toutes ces pratiques», a-t-il insisté, Barack Obama avait déjà «réitéré» ces assurances à l'occasion de la visite d'État qu'il avait effectuée à Washington en février 2014. «Ces pratiques sont condamnables et je les ai condamnées chaque fois qu'il y a eu des révélations», a-t-il poursuivi, relevant que «celles qui ont été publiées ne sont pas les premières et sans doute pas les dernières». «Nous devons avoir des comportements entre alliés, mais ça suppose que nous soyons respectés», a-t-il poursuivi. Selon des documents de Wikileaks publiés mardi par la presse française, les écoutes américaines ont visé notamment les présidents Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande de 2006 à 2012.