mercredi 21 juin 2017

Pauvreté en Russie

 Vladimir Poutine a jugé jeudi "préoccupante" la progression de la pauvreté subie par les Russes ces dernières années à cause de la crise, promettant des mesures pour leur niveau de vie et appelant à augmenter la productivité du travail pour favoriser l'emploi. A neuf mois de la présidentielle, la traditionnelle émission de questions-réponses que tient chaque année le président russe en direct à la télévision s'est ouverte sur plusieurs questions sur la situation économique et la faiblesse des revenus d'une grande partie de la population, notamment en province.  "La récession est terminée", a insisté M. Poutine, soulignant que l'économie russe avait connu trois trimestres de croissance "modeste" après deux ans de crise due à l'effondrement des prix du pétrole et aux sanctions occidentales liées à la crise ukrainienne.  Pour autant, "les revenus réels de nos concitoyens ont reculé ces dernières années. Et ce qui est particulièrement préoccupant, c'est que le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté a augmenté", a-t-il relevé.  "Dans l'ensemble, nous devons avancer dans une direction faisant que les gens ressentent réellement des changements pour le meilleur", a poursuivi le président russe.  La crise, marquée par une envolée des prix, s'est caractérisée par une baisse marquée du pouvoir d'achat des Russes qui peine à rebondir malgré la reprise actuelle.  Selon les statistiques officielles russes, le nombre de Russes vivant sous le seuil de pauvreté a approché l'an dernier 19,8 millions, soit 13% de la population, plus de trois millions et demi de plus par rapport à 2014 et un bond en arrière de dix ans en termes d'amélioration du niveau de vie après d'importants progrès au début des années 2000.  "Il y des problèmes non résolus dans l'économie et cela se reflète, avant tout sur les revenus", a estimé Vladimir Poutine.  "Quels sont ces problèmes? C'est la structure de l'économie qui ne nous convient pas et à ce sujet on peut parler de la faible productivité du travail. Si nous ne l'augmentons pas, il n'y aura pas de créations d'emplois et les revenus n'augmenteront pas", a-t-il prévenu.  Les autorités russes ont reconnu que l'économie russe risquait de devoir se contenter de très faibles taux de croissance faute de réformes importantes répondant à des freins structurels, tels que sa dépendance au pétrole et au gaz, la faible productivité du travail et la baisse de sa population active.