mardi 19 juillet 2016

Toucher au financement de l'Etat Islamique

Le financement de l'EI est dans le viseur du Conseil de sécurité de l'ONU qui a adopté, jeudi, une résolution visant à tarir les sources de financement de l'organisation jihadiste, soit principalement le trafic de pétrole et d' antiquités. Mieux vaut tard que jamais. À l’image de la coalition internationale contre l’organisation terroriste État islamique (EI), qui n’a commencé à frapper les installations pétrolières fournissant un revenu confortable au groupe jihadiste que fin septembre 2015, le Conseil de sécurité de l’ONU a tardé à reconnaître l’importance de frapper l’EI au cœur de ses finances. Les membres du Conseil ont ainsi adopté à l'unanimité, jeudi 17 décembre, une résolution visant à frapper les jihadistes au portefeuille, en tarissant leurs sources de financement. Pour l’occasion et pour la première fois, ce sont les ministres des Finances des 15 pays du Conseil qui se sont réunis à New York. La résolution, un texte technique de 28 pages mis au point conjointement par Washington et Moscou, cible directement l'EI. Elle s'efforce de resserrer l'étau autour des millions de dollars que l'organisation tire de trafics en tous genres sur les vastes territoires qu'elle contrôle en Syrie et Irak. Le texte demande aux pays "d'agir de manière énergique et décisive pour couper les fonds et autres ressources économiques" de l'EI, dont la contrebande de pétrole et d'antiquités, et pour sanctionner "de manière plus active" les soutiens financiers du groupe. Les pays sont invités à faire du financement du terrorisme "un grave crime dans leurs lois nationales", même en l'absence de tout lien avec un acte terroriste précis, et à intensifier les échanges d'informations à ce sujet, y compris entre gouvernements et secteur privé.