mardi 22 mars 2016

Parti combattre Daech

Damien, 21 ans, est l'un des français parti combattre Daech en Syrie. Ancien serveur de Granville, il est maintenant à Kobané, avec des Kurdes syriens et turcs. Depuis 5 mois, Damien, 21 ans, est parti combattre le groupe État islamique en Syrie. Autrefois serveur à Granville, dans la Manche, il se trouve maintenant à Kobané, en Syrie, dans une unité de Kurdes Syriens et Turcs, avec deux autres français. D'abord interrogé par les équipes du Petit Journal (à partir de 17min), il a ensuite répondu aux journalistes de Ouest-France. Lors des deux interviews, on apprend que le jeune homme est parti à l'âge de 20 ans (il a eu 21 ans en septembre). "J'avais du mal à croire tout ce que je voyais et entendais dans les médias. J'ai cherché par moi-même. Je suis tombé sur un article d'un Américain, parti en Syrie pour combattre Daech", confie-t-il au quotidien régional, qui précise que Damien l'a ensuite contacté sur Facebook. Comme beaucoup de combattants qui veulent rejoindre Daech, mais pour des motifs diamétralement opposés, il prend alors un billet Paris-Istanbul, puis traverse la frontière turque. Sauf que lui se rend à Sulaymaniyah, dans le nord-est de l'Irak, où il arrive le 7 mai 2015, et qu'il ne veut pas rejoindre les rangs du groupe terroriste, mais celui des Kurdes, qui le combatte. Il intègre alors le YPG: Yekîneyên Parastina Gel, "Unités de Protection Populaire", branche armée du parti kurde de l'Union démocrate. Il se rend ensuite à Kobané, dans le nord de la Syrie, à quelques kilomètres de Raqqa, la capitale du groupe État islamique. Aux journalistes de Ouest-France, il confie: "Les hommes de Daech, ce ne sont pas des humains", sur Canal+ il se justifiait déjà: "On a le choix. Je préfère être acteur que spectateur". Il explique aussi que sa mère et son frère "ont très mal pris" son départ, au début, puis ont compris sa motivation par la suite. Sa mère et son frère, justement, confirment à Ouest-France avoir "essayé de le dissuader". "On préférerait qu'il soit ici. Il est d'abord animé par un désir de justice. Quand on voit des familles, des enfants, qui se font massacrer. C'est son côté humanitaire qui l'a poussé à partir". Pourtant, s'il ne pourra pas être poursuivi pour les mêmes motifs que les djihadistes, l'engagement de Damien -et de ses deux autres camarades- reste illégal. La loi sur le mercenariat d'avril 2003 interdit bien à un Français d'être "recruté pour aller combattre dans un conflit armé dans le but d'en obtenir un avantage personnel". Il risque donc, en théorie, 5 ans de prison et 75 000 euros d'amende. Mais il est aussi possible que l'État français décide de "regarder ailleurs".