mardi 21 novembre 2017

Réseau d’égout unitaire

Il convient, tout particulièrement en matière de collecte des eaux usées, de tenir compte de la source de ces eaux. Dans les réseaux anciens, comme celui de Paris, les égouts d’origine (qui datent de 1852) ont été uniquement conçus pour les eaux pluviales et les eaux grises, un décret ultérieur de 1894 ayant imposé aux propriétaires de déverser toutes les eaux usées, y compris les eaux-vannes, dans les réseaux unitaires. Bien que des usagers très variés soient raccordés aux réseaux d’égouts, la plupart des systèmes ont été conçus en tant que « systèmes unitaires » dans lesquels les eaux pluviales et autres types de ruissellements urbains sont évacués vers les égouts. Il s’agissait sans doute là d’une volonté de limiter les coûts élevés qu’aurait entraînés l’achat de canalisations de plus large diamètre, mais cela s’est traduit par une dilution des eaux d’égout en période de fortes précipitations. Si cela a pu être acceptable à une époque où les densités de population étaient faibles et où la capacité d’assimilation des eaux réceptrices était appropriée, les évolutions récentes et l’extension des villes ont abouti à une association complexe et souvent nocive de différentes substances chimiques et biologiques. Les réseaux d’égouts unitaires ne sauraient par conséquent être considérés comme une solution efficace. En vue d’abandonner progressivement ces systèmes, de nombreux efforts ont été déployés en faveur de systèmes durables d’évacuation des eaux en milieu urbain (procédés SUDS, « sustainable urban drainage systems »). Les réseaux d’égouts sont adaptés à la pollution dite ponctuelle, mais la véritable difficulté tient à la façon dont il convient de traiter la pollution diffuse. Deux des sources principales en la matière sont les écoulements en provenance des terres agricoles traitées à l’aide d’engrais, et les écoulements en provenance de zones d’élevage intensif, puisque les substances administrées dans le cadre des soins vétérinaires se retrouvent bien souvent dans l’eau. Bien que de nombreuses exploitations agricoles intensives mettent en place des dispositifs de collecte et de traitement, cette pratique n’est pas encore généralisée du fait des coûts importants qu’elle suppose et/ou des insuffisances en matière de réglementation ou d’application des règlements.